C’était une décision très attendue, c’est l’affaire du siècle déjà qualifiée d’historique : le 19 novembre, le Conseil d’Etat s’est prononcé pour la première fois sur une affaire portant sur le respect des engagements pris par l’Etat français en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Une décision qualifiée d’historique. Pour la première fois, le Conseil d’Etat s’est prononcé, à la demande de la commune de Grande-Synthe, sur une affaire portant sur le respect des engagements pris par l’Etat en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Celui-ci va devoir démontrer sous trois mois que les objectifs fixés pour 2030 seront atteints.
Pour l’avenir, le Conseil d’Etat donne donc trois mois à l’Etat pour justifier que l’objectif final sera atteint, et démontrer concrètement comment les mesures prises vont le permettre.
Cette décision reconnaît que toutes les communes susceptibles de subir des atteintes lies au réchauffement climatique, et pas uniquement la commune de Grande-Synthe, ont intérêt à agir pour demander à l’Etat de lutter contre le réchauffement climatique quand il ne le fait pas suffisamment. On peut lire dans la décision du Conseil d’Etat que dans la région parisienne, « le phénomène du réchauffement climatique va conduire à une augmentation importante des pics de chaleur constatés sur leur territoire tant dans leur intensité que dans leur durée, ainsi qu’à une augmentation significative des pluies hivernales renforçant le risque de crue d’ampleur et d’inondations subséquentes ».
Cette décision reconnaît donc que toutes les communes sont susceptibles de subir des atteintes liées au réchauffement climatique et ont intérêt à agir pour lutter contre. On sait aujourd’hui que notre région devrait subir une augmentation de 10% de sa pluviométrie tout en ayant moins de jours de pluie. Les pluies hivernales seront donc plus violentes et les risques de crue et d’inondations plus importants.
Par conséquent, nous rappelons notre opposition à tout nouveau projet de construction qui conduise à la consommation d’espaces naturels et agricoles. Nos terres sont parmi les plus fertiles d’Europe et nous aiderons à leur conservation comme à leur conversion en agriculture respectueuse de l’environnement. Les terres bétonnées sont artificialisées à jamais et fragilisent notre indépendance alimentaire.
Il y a nécessité à préserver nos terres agricoles, naturelles et forestières qui captent et stockent 30% du carbone que nous rejetons. Chaque hectare artificialisé est autant de capacité de stockage perdu. Le projet de desserte du Val d’Essonne va à l’encontre des objectifs sur lesquels la France s’est engagée lors de la COP21 en matière de régulation climatique et pour lesquels elle a déjà du retard.
Le plateau menneçois joue un rôle essentiel en matière de régulation hydraulique de la vallée de l’Essonne. A ce jour, alors que les épisodes climatiques exceptionnels se multiplient, on a constaté à plusieurs reprises l’inondation de parcelles agricoles, de sous-sol et de l’autoroute. Bientôt nos habitations ? La poursuite du bétonnage ne fera qu’aggraver ces risques.
L’annonce d’une nouvelle déviation qui traversera le plateau et devrait désengorger le trafic est une fausse bonne idée si l’on construit de chaque côté de ce nouvel axe comme le projet le prévoit.
C’est aujourd’hui plus que jamais l’urgence écologique et climatique qui doit guider les décisions d’aménagement. Ouvrons le débat avec les menneçois : comment envisagent-ils Mennecy dans les années à venir ? Veulent-ils voir notre commune grandir encore et encore ou veulent-ils une commune respectueuse de l’environnement qui prend en compte leur bien-être ?
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