Contre une déviation? épisode 1

Oui à une déviation, non à la desserte Val d’Essonne !

La desserte Val d’Essonne n’est pas une déviation. Elle est définie dans les documents officiels de la CCVE comme un projet permettant « au secteur d’exprimer ses potentialités urbaines et économiques, facilitant l’accessibilité du Sud Essonne aux pôle d’activité du Nord Essonne (en améliorant la connexion au réseau routier rapide -A6) ». Autrement dit, nos élus au pouvoir s’apprêtent à construire de chaque côté de cette « déviation » et vont la transformer ainsi en axe routier encombré de camions et de voitures. Hélas, ils ont déjà commencé …

« A ce jour, la première tranche de la desserte Val d’Essonne, située entre les échangeurs A6 et le carrefour rue de la plaine d’Ormoy/rue du bois de l’Ecu, sur les communes d’Ormoy et du Coudray-Montceaux a été réalisée ». Pour quel résultat ? Des entrepôts à perte de vue et la réalisation de 700 logements. C’est très laid, des logements sont situés sur le bord de la D191 et le trafic s’est encore densifié. Où est la déviation promise ? Ce n’est que le début, faites leur confiance, ils vont faire la même chose sur Mennecy en pire ! La surface est plus grande.

« La deuxième tranche consiste en la réalisation de la desserte entre le giratoire rue de la plaine d’Ormoy / Rue du Bois de l’Ecu au Nord et le carrefour chemin de Tournenfils / Chemin des mulets au Sud et permet d’assurer la desserte des ZAC Montvrain 2 et Plaine Saint-Jacques ». Toujours pas de déviation au programme mais la desserte des ZAC qui vont être agrandies.

Ce projet qui date de 2007 correspond à modèle de développement dépassé. La première tranche est le reflet de la deuxième : une catastrophe urbaine et écologique. Cette desserte ne va pas servir les menneçois, elle va les desservir (d’où son nom j’imagine…).

A l’époque, des études, dont je n’ai pas les conclusions, ont du être réalisée pour le bien fondé de cette desserte qui part de Chevannes pour aller jusqu’à l’A6 mais 13 ans après les priorités ont changé et les conclusions seraient certainement différentes.

Les terres à aménager sont devenues des terres à ménager…

Les prévisions des climatologues sur 10 ans sont mauvaises, on prévoit 1,5 degré de plus pour 2030. C’était prévu il y a 12 ans pour 2100, tout s’accélère ! Cela va poser d’énormes défis au monde agricole ! C’est pourquoi la protection des terres agricoles est une priorité. Nous avons artificialisé deux fois plus de terres aux cours des 70 dernières années que durant toute l’histoire de l’humanité ! L’artificialisation des sols s’opère à un rythme beaucoup plus rapide que la croissance de la population. La France artificialise plus que les autres pays de l’union européenne.

Il faut arrêter les projets comme la desserte Val d’Essonne car s’ils poursuivent, ils vont tellement empiéter sur la capacité de la Terre à nourrir les hommes que ça va mal finir. Ainsi, le morcellement de nos terres tel qu’il est envisagé dans cette fausse déviation n’est pas acceptable.

La société s’est emparée des rapports alarmants du GIEC sur le réchauffement climatique, de l’IPBES sur la biodiversité et l’extinction des espèces, … En 2019, le gouvernement a fixé l’objectif zéro artificialisation. La mauvaise qualité de l’eau, de l’air provoquent des inquiétudes dans le monde médical sur les taux de cancers en France. Hélas, cette prise de conscience citoyenne est bien plus rapide que leurs politiques publiques. Il nous faut préserver le foncier, qui est la ressource à la fois pour se nourrir, pour l’eau, pour la biodiversité qui, elle, agit sur l’air. Cette préservation doit devenir une préoccupation majeure. Protéger les sols d’une consommation excessive qui alimente le changement climatique et l’extinction des espèces est une urgence et un combat que nous devons tous mener.

Dans ces conditions, la desserte Val d’Essonne ne doit pas exister. La question n’est pas de savoir si nous devons ou non atteindre le zéro artificialisation mais quand nous allons y parvenir. Il ne s’agit pas de fixer une date mais plutôt cet objectif commun et de se doter de moyens pour l’atteindre.

Objectif zéro artificialisation nette !

Nous proposons donc la création d’un périmètre de protection des espaces agricoles et naturels (PEAN) qui gèle les terres de notre communauté de communes sur la durée.

Tous les grands projets qui dessinent notre territoire sont des projets à très long terme et aujourd’hui nous sommes sur le court terme.

Nous vivons dans une communauté de communes qui accueille chaque année des habitants supplémentaires, des logements sont donc à construire, nous avons des zones économiques qui grignotent les terres et consomment trop d’espaces par rapport aux besoins. Nous avons aussi une agriculture dynamique. Notre territoire doit montrer la voix sur l’économie des sols.

Nous devons créer un établissement public foncier pour accompagner les politiques publiques et n’ayant pas pour objectif de faire des profits.

La première préoccupation de nos maires reste de loger les habitants, de leur trouver des emplois, de construire des routes, … Les deux objectifs, attractivité et dévellopement d’un côté, et préservation des sols d’un autre, paraissent antagonistes. Il n’est pas évident d’avancer le zéro artificialisation nette mais le débat doit naître et par cette prise de conscience partagée, nous pourrons avancer dans le bon sens, dans celui de l’intérêt public. La première condition à ce débat est la remise à plat du projet de desserte.

Contrairement à ce que nous disent régulièrement nos élus, des outils du droit permettent aux collectivités de modérer leur consommation de terres. Tout d’abord, le code de l’urbanisme précise que l’action des autorités locales, en particulier dans le domaine de la planification urbaine, doit avoir pour objectif la protection des espaces agricoles et naturels. Cette consommation de terres agricoles et naturelles doit être analysée à l’occasion de l’élaboration des schémas de cohérence territorial (SCOT) et des plans locaux d’urbanisme (PLU) et ce pour les 10 années précédent l’approbation du document d’urbanisme. A partir de cette analyse, les SCOT et PLU sont tenus d’arrêter des objectifs chiffrés de modération de cette consommation. Les auteurs des PLU sont aussi tenus d’étudier la capacité de densification et de mutation de l’ensmble des espaces bâtis de la commune et d’exposer les dispositions du PLU de nature à favoriser la densification de ces espaces. Ainsi, les besoins en matière d’espaces pour l’urbanisation doivent être satisfaits non pas par de nouveaux prélèvements sur les espaces naturels, mais en densifiant les espaces déjà bâtis ou en reconstruisant « la ville sur la ville ».

Dans le but de limiter l’artificialisation des sols, le législateur a durci les conditions auxquelles est subordonnée la transformation des zones d’urbanisation future (AU) en zones urbaines (U). Là encore, il s’agit d’une incitation… La loi ne hiérarchise pas entre protection des terres et besoin des espaces, alors l’élu local décide et hiérarchise. Et voilà pourquoi ça ne fonctionne pas sur la communauté de communes du Val d’Essonne (CCVE). Malgré les dernières élections municipales, les élus n’ont que très peu changé et conservent leurs habitudes foncières. Ils n’ont pas encore modifié leur modèle et même si de belles paroles sont tenues dans le futur SCOT, ils ne comprennent pas notre opposition au projet de desserte du val d’Essonne en l’état. Leurs objectifs, aussi louables soient ils, ne correspondent plus aux enjeux de demain. Alors, plutôt que de nous montrer du doigt (dans le Mennecy infos d’Octobre) comme étant contre la desserte, pourquoi ne pas engager un véritable débat sur ce projet avec nous ? Et bien sûr, avant tout, avec vous ! Un referendum municipal serait intéressant.

3 commentaires sur « Contre une déviation? épisode 1 »

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