Assemblée Départementale du 3 avril 2023

Communiqué de presse des élu.es du Groupe Naturellement l’Essonne concernant la politique de transition écologique du Département présentée en assemblée:
Ambition écologique pour l’Essonne : après les paroles, on attend les actes !
A l’occasion de la séance publique du conseil départemental de ce lundi 3 avril 2023, nous avions à nous prononcer sur plusieurs délibérations relatives aux politiques de transition écologique du Département. Baptisée « Eco-ambition 91 », cette feuille de route s’articule autour d’un axe majeur : Contribuer à réduire l’empreinte carbone du département pour limiter notre impact sur le climat et limiter au maximum le réchauffement à +2°C.
Pour y parvenir, un certain nombre d’objectifs à atteindre en 2030 ont été posés :
Contribuer à réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990,
conformément à la Stratégie Nationale Bas-Carbone ;
Réduire de 40 % la consommation d’énergie du Département par rapport à une année de
référence se situant entre 2010 et 2020 ;
Réduire de 50 % la consommation d’espaces d’ici 2030 en vue d’atteindre le Zéro
Artificialisation Nette en 2050, conformément aux objectifs de la loi Climat et résilience.
Comme nous l’avons souligné dans nos interventions, il reste cependant plusieurs difficultés à résoudre pour parvenir à relever ce défi :
Sur la méthode :
Pour mesurer l’impact de ces nouveaux engagements, un bilan des émissions de gaz à effet de serre du territoire (BEGES) a été réalisé en 2021. Nous attirons l’attention sur le fait que ce bilan mesure les émissions (directes et indirectes) liées à la consommation d’énergie, mais qu’il ne prend pas en compte les autres émissions indirectes… telles que les émissions de GES émises par les produits issus de l’industrie, que nous importons d’autres territoires. Ces informations sont pourtant capitales pour mesurer l’empreinte carbone, et en diminuer au maximum l’impact dans nos politiques publiques.
Sur les objectifs généraux :
Le Conseil départemental souhaite se conformer aux objectifs de la loi française, qui pour l’instant ne permettent pas de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Le Conseil National de la Transition Écologique estime d’ailleurs que les mesures prises nationalement ne permettront pas de réduire les émissions de GES de 40%, et encore moins de 55% à l’horizon 2030, conformément au nouvel objectif, plus contraignant, que se s’est fixé l’Europe. Malgré quelques efforts, force est de constater que l’Essonne ne parviendra pas non plus à ces objectifs.Coté financement départemental :
Nous constatons l’augmentation des enveloppes départementales dédiées aux politiques de transition écologique, en particulier concernant la politique de l’eau, les espaces naturels sensibles, le développement des énergies renouvelables ou encore la rénovation des bâtiments départementaux. Cependant, la plupart des projets inscrits ne sont pas encore chiffrés, et nous avons demandé en séance que les ambitions affichées soient suivies d’actions concrètes et utiles. A cette heure, rien ne nous indique que cette enveloppe sera à la hauteur de l’ambition affichée par le département. Enfin, nous manquons d’indicateurs de suivi et des objectifs précis qui nous permettraient de mesurer
l’efficacité des mesures annoncés.
Toutefois, après avoir dressé ce tableau qui peut sembler bien négatif, il est a noté que l’ensemble des mesures annoncées vont dans le bon sens. C’est pourquoi après nous être abstenus sur la délibération-cadre nous avons voté POUR les premières déclinaisons de ces politiques publiques. Nous avons noté la volonté de l’exécutif de mettre en avant une certaine « radicalité », en allant plus loin, plus vite, plus fort. Faute de pouvoir mesurer si l’efficacité des différents dispositifs est à la hauteur de l’ambition affichée d’inscrire le Département dans les engagements de l’accord de Paris, nous relativisons donc l’ambition affichée.
Nous nous réjouissons enfin de l’adoption d’un amendement proposé par notre groupe
Naturellement l’Essonne dans la politique de l’eau, pour s’opposer à tout projet de méga-bassines dans le Département et leur financement.