
l’envolée des prix de l’énergie fait craindre le pire
En matière de consommation d’énergie, les piscines sont appelées à faire des efforts cet hiver. Jusqu’à fermer, pour un certain nombre d’entre elles. Les collectivités sont à pied d’œuvre pour tenter de ne pas en arriver là.
Dans le classement des équipements affectés par la hausse des coûts de l’énergie, les piscines sont tout en haut. Il y a même une forte probabilité que nombre d’entre elles ferment cet hiver. Partiellement pour la grande majorité (vacances de Noël, dimanches après-midi…), mais aussi complètement et pour plusieurs mois pour certaines (la presse locale se fait déjà l’écho de plusieurs décisions de municipalités allant dans ce sens).
Les plus touchées seront évidemment les plus vétustes : sur les 4 000 piscines recensées en France, 40 % ont été construites avant 1975. Seront aussi concernées celles toujours chauffées au gaz : « C’est le cas de 70 % des piscines », selon Stéphane Chatelet, président de l’Andiiss Bretagne et directeur de la piscine de la Conterie, à Chartres-de-Bretagne (7 400 hab., Ille-et-Vilaine), qui déplore de voir « encore des projets de complexes aquatiques avec des chaudières à gaz ». Lui utilise une chaufferie au bois, ce qui permet d’être un peu plus à l’abri pour cet hiver.
Surcoûts astronomiques
L’hiver dernier, des bassins avaient dû fermer à cause de la hausse des coûts de l’énergie. Plus récemment, l’affaire « Vert marine », et la décision – illégale – de cette société de fermer brutalement, début septembre, une trentaine des piscines qu’elle gère pour le compte de communes, est revenue tirer la sonnette d’alarme sur les surcoûts astronomiques actuels. Il faut dire que ces équipements sont gourmands en énergie. En cause, notamment, les pompes qui font circuler l’eau des bassins, le chauffage de l’eau et de l’air, et la ventilation de l’air. « Tous ces systèmes situés sous les piscines que l’on ne voit pas », résume Stéphane Chatelet.
Les collectivités, propriétaires de 80 % des bassins, font tout leur possible pour réduire la consommation d’énergie et éviter les fermetures. Plusieurs solutions sont étudiées : diminuer les débits d’eau et d’air, baisser la température de l’eau et le chauffage, aménager les horaires d’ouverture… Mais tout cela sera-t-il suffisant ? Ces mesures s’inscrivent plutôt dans une perspective d’économies de 10 à 15 %. Rien à voir avec celles demandées par la crise énergétique.
Focus
Un enjeu de sécurité
L’apprentissage de la nage, tant pour les enfants que pour les moins jeunes, représente un enjeu de santé publique. L’objectif est de réduire le nombre de noyades. Entre le 1er juin et le 1er septembre 2021, il s’est produit 1 480 noyades accidentelles, dont 27 % ont conduit à un décès, selon l’enquête « Noyades » de Santé publique France, publiée en 2021 (un chiffre en baisse de 10 % par rapport à celui de l’été 2018).