A l’initiative des « les écologistes, Europe Ecologie Les Verts » de l’Essonne, un grand rassemblement a été organisé samedi 4 mai à Itteville, chemin d’Aubin pour exprimer notre opposition à la demande de prolongation de la concession d’Itteville par la société canadienne Vermilion.
Au moment où elle devrait engager leur reconversion dans les énergies renouvelables, les compagnies pétrolières vont au contraire continuer d’investir dans les hydrocarbures. C’est, d’après elles, la faute à la demande et à une démographie mondiale qui ne cesse de croître mais, nous n’en doutons pas, c’est la faute à une soif de plus en plus forte de profits quelque soient les répercussions pour notre environnement !
La sortie des énergies fossiles est pour le climat non négociable, nous sommes pour le « zéro émission nette »,
Le groupe canadien VERMILION a demandé en mai 2021 la prolongation de la durée de sa concession d’Itteville jusqu’en 2040. Il projette, à terme, de redévelopper la concession grâce à 7 nouveaux forages depuis des emplacements de surface existants, et de forer un nouveau puits injecteur, toujours à partir d’une des plates-formes existantes. Cette concession s’étend sous 12 communes Essonniennes: Ballancourt-sur-Essonne, Baulne, Bouray-sur-Juine, Cerny, Champcueil, Chevannes, D’Huison-Longueville, Guigneville-sur-Essonne, Itteville, La Ferté-Alais, Mondeville et Saint-Vrain.
La réalité, c’est que ces puits sont en fin de vie, trois sont déjà fermés définitivement. Il faut lire entre les lignes de cette demande de prolongation ! Cette loi du 30 décembre 2017 mettant fin à la recherche ainsi qu’à l’exploitation des hydrocarbures impose la fin des concessions d’hydrocarbures pour 2040. Elle les contraint à présenter, cinq ans avant la fin de chacune de ses concessions, le potentiel de reconversion de ses installations ou du site pour d’autres usages du sous-sol, notamment la géothermie…
Vermilion propose donc une valorisation géothermique de l’eau chaude de forage sur la concession d’Itteville Comment ?
Elle imagine donc, dans son rapport, la réalisation d’un aménagement urbain de 900 logements avec la commune d’Itteville ! La municipalité d’Itteville a refusé cette fausse opportunité ! En fait, Vermilion met à disposition, c’est-à-dire gratuitement, cette eau chaude pour chauffer l’habitat, cadeau empoisonné puisque comme le dit le rapport cette activité de conversion ne pourra se faire que si l’Etat ou la commune intéressée finance tous les travaux extrêmement coûteux. De plus, ses eaux polluées sont trop corrosives pour les installations qui devront être changées régulièrement, il faudrait aussi réchauffer cette eau parce que 64° ce n’est pas assez pour ce type d’installation. Par ailleurs, en 2040, il faudrait réexaminer l’accord avec Vermilion à la fin de l’exploitation d’hydrocarbures. Tout ceci pour un coût exorbitant au frais du contribuable !
Vermilion essaie alors de nous faire croire qu’il pourrait ici extraire du lithium grâce à une nouvelle technologie. Mais sachez le, ils n’y a pas d’Eldorado sous nos pieds, rien n’indique la présence de Lithium.
Dans la mobilité, l’enjeu de la transition ne réside pas dans le passage du thermique à l’électrique, mais dans la décroissance de la mobilité obligatoire pour le travail associées à un nouveau modèle urbanistique. Oui au « zéro artificialisation brute ». Le choix de la transition, c’est avant tout le choix de consommer intelligemment sans gâchis et sans déplacements futiles.
Le ridicule de cette demande ne s’arrête pas là. Vermilion affirme que le secteur pétrolier qui s’est pleinement inscrit dans les objectifs environnementaux votés depuis le début du quinquennat actuel est en ce moment en grande difficulté. 2 raisons principales expliquent la situation de vulnérabilité dans laquelle les sociétés pétrolières se trouvent depuis 2020 :
• La baisse historique du marché du pétrole mondial avec une situation sanitaire qui a profondément bouleversé le marché amenant le prix du pétrole à un niveau historiquement bas et proche de la limite de rentabilité des sites d’exploitation : ce n’est pas l’impression qu’ont les français lorsqu’ils vont à la pompe !
• L’augmentation significative des coûts de production. Total énergie a fermé la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Figurez-vous donc que depuis février 2021, le brut stocké sur le dépôt de Vert-Le-Grand est acheminé par camion-citernes vers le dépôt du terminal pétrolier du Havre. Et à quoi roulent ce camions citernes ? Complètement absurde ? Pas complètement puisque la basse qualité du pétrole produit ici est tout juste bon pour les cuves des bateaux à destination de la Chine !
La majorité de droite du Conseil Départemental est favorable à cette prolongation et leur principal argument est qu’il vaut mieux du pétrole français que du pétrole du Quatar ! Notre attitude n’est pas celle qui consiste à approuver un projet pourvu qu’il se fasse ailleurs. Ni ici ni ailleurs, ces puits risquent d’endommager notre environnement et gâchent notre eau. Nous devons diminuer notre consommation et décarboner notre environnement.
Vermilion est une société canadienne qui souhaiterait un changement de législation afin de ré-autoriser la fracturation hydraulique pour exploiter les gaz de schiste. En attendant, elle veut garder cette concession . Les lobbies sont en action.
A Itteville, pour extraire 1 litre de pétrole, il faut 9 litres d’eau, c’est un inacceptable !
Nous appelons donc le préfet à refuser cette demande de prolongation et de nouveaux forages. Nous remercions la centaine de participants à cette manifestation et les appelons à communiquer toutes ces informations.
Actualités
· Lundi 6 mai, la commission d’enquête sénatoriale sur les obligations climatiques de TotalEnergies a auditionné le PDG du groupe, Patrick Pouyanné. Ce dernier a expliqué en substance n’avoir rien à se reprocher. Son intention d’augmenter la production d’énergies fossiles d’ici à 2030 ne vise, par exemple, qu’à répondre à la demande. Le rapporteur de la commission d’enquête, Yannick Jadot, lui reproche au contraire d’avoir «une responsabilité dans l’évolution de la demande». – Reporterre
TotalEnergy. Vendredi 3 mai, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a confié à l’agence Bloomberg que la multinationale songeait à transférer sa cotation principale de la bourse de Paris à celle de New York. Son siège, lui, resterait en France. Une possible expatriation boursière que le PDG justifie par un actionnariat de plus en plus américain et qui leur permettrait d’éviter les frais de change – 40% du capital est américain et 26% français. Prononcée trois jours seulement avant l’audition du patron de la compagnie pétrolière devant le Sénat, cette déclaration est-elle une mise en garde à l’adresse des élu·es français·es ? Ce lundi, Patrick Pouyanné est entendu dans le cadre d’une commission d’enquête initiée par le groupe Écologiste, qui vise à «assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques».
Une alternative pour Mennecy 